Les scientifiques cherchent à construire des ordinateurs « organoïdes »
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La bio-informatique pourrait diviser la consommation énergétique de l’IA par « un million, voire dix milliards. »
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Des chercheurs développent des ordinateurs biologiques utilisant des cellules cérébrales humaines et animales cultivées en laboratoire, capables d’apprendre et de s’adapter. En 2022, des neurones ont appris à jouer à Pong en cinq minutes, démontrant le potentiel de ces « organoïdes » qui forment des réseaux tridimensionnels auto-organisés, contrairement aux puces informatiques traditionnelles. Des startups commercialisent déjà cette technologie (FinalSpark loue l’accès pour 1 000 dollars mensuels, Cortical Labs vend des unités à 35 000 dollars), mais les applications restent basiques — lecture du Braille, guidage robotique simple — car les organoïdes demeurent immatures et difficiles à maintenir. Les chercheurs les utilisent principalement pour étudier les maladies neurologiques et tester des médicaments sans animaux, tout en établissant des protocoles éthiques stricts face aux questions sur une potentielle conscience de ces tissus vivants.
À titre de comparaison, pour entraîner un modèle d’IA générative comme le GPT-3 d’OpenAI, on estime qu’il faut un peu moins de 1 300 mégawatts par heure d’électricité. Cela équivaut à peu près à 140 foyers français de cinq personnes sur une année. Le cerveau n’a besoin que d’une fraction de cette énergie, à peu près celle d’une ampoule, pour accomplir une tâche comparable. Les données fournies par l’étude de l’université Johns Hopkins suggèrent que la bio-informatique pourrait diviser la consommation énergétique de l’IA par “un million, voire dix milliards.”