Rafale quantique (contenu en anglais)
Comme nous le mentionnions en mai, l’IA a mis plus de 60 ans à « arriver ». Bien que de grandes compagnies et jeunes pousses fascinantes fassent des annonces intéressantes en matière d’informatique quantique, un certain scepticisme quant à son imminence est donc de mise. Tout de même, ne boudons pas notre plaisir avec quelques nouvelles dans le domaine.
Caltech construit le plus grand ordinateur quantique à atomes neutres au monde
L’ordinateur en question capture 6 100 atomes de césium comme qubits (ou bit quantique, qui est l’unité fondamentale d’information dans un ordinateur quantique) dans un seul réseau.
Cette percée est significative car elle résout le problème central de l’informatique quantique : maintenir la stabilité tout en augmentant l’échelle. Les systèmes à atomes neutres précédents ne géraient que quelques centaines de qubits, et leur expansion impliquait généralement de sacrifier soit le temps de cohérence, soit la précision opérationnelle. L’équipe de Caltech a atteint les deux objectifs. Les implications pratiques restent lointaines, mais si les atomes neutres maintiennent cette stabilité à cette échelle, ils deviennent des candidats sérieux pour les machines à correction d’erreurs nécessaires aux applications en chimie, science des matériaux et cryptographie.
La refonte post-quantique de Signal est une prouesse technique extraordinaire
Les ordinateurs quantiques futurs pourront briser les algorithmes de chiffrement actuels basés sur la cryptographie « classique », rendant vulnérables les messages interceptés aujourd’hui. Les algorithmes post-quantiques génèrent des clés beaucoup plus volumineuses, et les ingénieurs de Signal ont décidé d’utiliser des « codes d’effacement » pour fragmenter ces données en segments plus petits. Bref, les ordinateurs quantiques fiables sont encore théoriques, mais Signal anticipe le défi avec une solution innovatrice qui ne sacrifiera pas les performances.
Supercalculateur PsiQuantum : objectif d’un million de qubits
L’annonce de PsiQuantum attire notre attention parce qu’elle représente un pari industriel sur une voie radicalement différente vers l’informatique quantique utile. Alors que la plupart des acteurs majeurs construisent des machines basées sur des qubits matériels nécessitant des températures proches du zéro absolu, PsiQuantum mise sur les photons et la photonique sur silicium, une technologie mature empruntée à l’industrie des télécommunications. Le pari repose sur la fabrication en masse de puces photoniques dans une usine de semiconducteurs commerciale, validant ainsi une avenue manufacturière qui contournerait les limitations physiques des approches concurrentes.
